Coucou
Le bilan de mon séjour en Tarentaise est plutôt mitigé, pour ne pas dire négatif. Le moins que l'on puisse dire est que l'été n'est pas la période la plus favorable pour pratiquer la PALM dans ce secteur oriental de la Savoie. Les cours d'eau y sont trop perturbés, à plus forte raison cette année avec la fonte de neige tardive et les épisodes pluvieux trop fréquents. En même temps si vous me disiez qu'il fallait être con ou mal informé pour aller passer des vacances de pêche en été dans ce secteur vous n'auriez certainement pas tord, mais je vous répondrai que ce n'était pas la raison première de ce séjour qui était plutôt "semaine en famille" avec découverte de la montagne, balades et nature, et de ce coté là ce fût une totale réussite.
Je passerai sous silence l'Arc qui est restée durant toute la semaine, et qui risque fort de le rester encore un bon moment, un torrent de boue et de sédiments d'une turbidité telle qu'il en en droit de se demander comment un salmonidé peut arriver à survivre dans un tel milieu ?
La Haute Isère de ce coté là n'est pas mal lotie non plus. Dommage, car en aval de Bourg Saint Maurice la rivière présente un faciès des plus favorables pour la PALM. En amont, du peu que j'en ai vu, la rivière est tout aussi intéressante quoique plus petite, mais comme tout le bassin versant elle n'échappe pas aux perturbations. Il est bien difficile de savoir ce qu'il en est effectivement du débit naturel en été. D'ailleurs comment le débit pourrait-il être encore naturel avec les cohortes d'embarcations de toutes sortes que l'on croise sur les routes ? Je vois mal la Savoie se passer de la manne touristique des adeptes de sports d'eau vive au profit des rares pécheurs. Qui se pose aujourd'hui la question de savoir si ces "amoureux de nature" sont là parce-que les conditions s'y prêtent ou les conditions sont-elles influencées pas leur présence ? Non, je n'oublie pas non plus la manne hydroélectrique de la vallée, et tout ça conjugué, nous ne pèserons jamais bien lourd dans la balance...
L'isère en amont de Bourg Saint Maurice...en aval.Bref, restons à ce qui reste de péchable...
Avec notre petit facsicule sous le bras, je dis "notre" car mon vieux compère Breto-Marseillo-Ardéchois ou l'inverse du contraire je ne sais plus, avait eu la bonne ou la mauvaise idée, je ne saurai jamais non plus, d'écumer aussi la région cette semaine là. C'est donc remontés comme des Roumains au salon de la caravane que nous entamons notre périple sur l'Arly...
L'Arly en aval d'Ugine.Malgré les recommandations du "petit livre rouge" du pécheur d'ombre Savoyard, les panneaux d'information de fluctuations de niveau qui fleurissent ça et là et l'intervention de deux agents d'EDF pour nous mettre en garde(...un dimanche !), la rivière semble être en "état". Bien belle rivière à première vue, de ce coté là notre "bible" ne nous a pas menti. La rivière est large, facile et très agréable à pécher en sèche. Avec de l'eau fraîche jusqu'aux mollets, les coups sont bien marqués, multiples et variés. Une bonne nouvelle aussi pour les adeptes de l'accro-branche, ils peuvent être rassurés, ici la végétation rivulaire ne gène en rien la pratique de la PALM ! Quand à la densité piscicole de la rivière, je n'apporterai aucun jugement. Il serai malhonnête de tirer le moindre jugement d'une partie de pêche en plein après-midi du mois d’août sous une température de 30° et un soleil de plomb...une façon plus honorable de dire que nous avons frisé le capot, si ce n'est ce seul et unique spécimen que j'irai volé sur la berge du Breton. Je sais qu'il ne m'en teindra pas rigueur, car vu les conditions du moment, dusse notre amitié en souffrir, je me devais de sauver l'honneur de la team.
L'Arly Truite de l'Arly Le Gelon et son "incroyable population d'ombre commun""Incroyable, ...la plus belle, ...vous surprendre" dixit la bible page 12 - psaume 2 - verset 3.
Pour être incroyable c'est incroyable, d'ailleurs tout ici est incroyable. A part quelques enrochements artificiels, la monotonie de la rivière est même plus qu'incroyable, si l'on peut appeler ça encore une rivière. Un canal d'une uniformité affligeante, même avec un sketch de Coluche dans mon MP3 j'ai eu du mal à retenir des larmes de déprime. Une route départementale à droite, une ligne à haute tension au dessus et une station de retraitement de déchets à gauche...si vous réchappez à un chauffard qui se viande en contrebas, à une décharge de 30000 volts ou un semi remorque en dépotage vous aurez peut-être la chance de prendre...un chevesne !
Quand aux ombres et son "'incroyable population" , sur un bon kilomètre, en surplomb d'une eau parfaitement claire, nous avons en tout et pour tout aperçu une dizaine de poissons. Je sais que les dépliants halieutiques sont souvent surfaits, mais là on prend véritablement le touriste pour un jambon. Nous arriverons tant bien que mal à mettre 3 ombrets au sec qui tempérerons momentanément notre déception. Momentanément, car la suite n'est pas mal non plus.
Forts de cette expérience, nous nous attendons au pire pour les deux autres "rivières" inscrites à notre tableau de pêche. Au vu des photos du dépliant, l'Aitelène et la Bialle ne devraient pas nous faire chavirer dans un bonheur euphorique.
Le GelonOmbret du GelonL'Aitelène et la Bialle.A moins que vous ignorer encore le masochisme latent qui sommeille en vous, ces deux "rivières" peuvent inconsciemment vous attirer. Mais pour le commun des moucheurs que nous étions, nous avons fuit tellement vite que nous en avons même oublié de prendre des photos. Pour vous donner une simple idée et faire vite, vous trouverez les endroits les moins encombrés sur les photos des pages 13 et 14 du dépliant. Certes leurs eaux sont claires et courantes, mais elles ne sont raisonnablement pas péchable au fouet. Si ce n'est pour pécher à l’arbalète à vue, et encore avec une "toute pitite arbaletounette". Vous êtes obligés de marcher dans l'eau et dans ce genre de "rigole" de 1m50 à 3.00m de large, le moindre pied dans l'eau ne pardonne pas. Vous limitez l'activité à une dizaine de mètres devant vous et ici les 10m de soie...vous ne les sortez pas. Sur la Bialle, la plus encombrée, nous avons remonté en voiture sur 3 km jusqu'à sa sortie du Lac de Grésy avec des arrêts réguliers, et bien même avec notre bonne volonté, nos yeux de lynx avertis et une approche de pachydermes à faire fuir un banc de goujons léthargiques, nous n'avons pas aperçu la moindre dorsale d'ombre commun. l'Aitelene semblerait être mieux peuplée mais cela reste à vérifier...quoiqu'il en soit ce n'est pas nous qu'y allons y retourner pour vérifier.
Quand je pense qu'à eux seuls ces 3 ruisseaux en domaine privé justifiaient de la prise d'un permis Savoyard...
Val d'AosteComment passer une semaine à quelques km d'une des plus prestigieuse vallée d'Europe ? Pour ceux qui ne le sauraient pas nous sommes ici du coté Italien des Alpes, et mes craintes ont tôt fait de s'avérer. Comme quoi, quand ça dégueule à l'Ouest...ça dégueule à l'Est aussi ! Les "Dora" sont en crue et drainent des eaux chargées mais il apparaît évident qu'ici le potentiel pèche est énorme. Les vallées sont magnifiques et je n'ai aucune peine à les imaginer en arrière saisons sous des conditions plus favorables. Alors pourquoi pas un petit séjour en terre Ritale dans les années à venir ? Le Val d'Aoste étant juste derrière le Mont Blanc, il n'est qu'à 3 heures de route de Lyon et 6 heures de l'Ardèche. Une géante pizza, une bonne pasta agrémentée d'un délicieux jambon de Bosse auront tôt fait de me faire oublier la crue et la pluie sur Courmayeur. Toutefois au Col du petit Saint Bernard, un lac d'altitude attire mon attention. Le temps d'un petit pipi et d'un cigare, j'ai tôt fait de m’apercevoir que des truites de bonne taille sont en grande activité en surface. D'ailleurs le panier d'un pécheur Italien ne me dément pas. 5 belles farios au sec qui risquent fort d'y rester encore longtemps. Ni une ni deux je prends mes cartes en passant, pour un rendez vous avec ces demoiselles le lendemain matin. Ces droits de pêche peuvent être pris au bar du col où le patron Italien pratique un parfait français. C'est un peu la règle dans tous les commerces de la vallée. Une licence Italienne à 10€ valable trois mois et une carte du lac du Verney à 26€ la journée pour 6 prises seront nécessaires. Je pense qu'il y avait moyen de prendre une carte journalière NK à moindre coût mais je ne m'en apercevrai que trop tard. Bien mal m'en a pris....le lendemain matin, arrivé vers 9 h, un vent à 60 km souffle sans discontinuer sur le lac rendant la PALM plus qu'aléatoire. Adieu gobages et belles Italiennes...Je décrocherai 2 poissons d'une trentaine de cm et une 40+ montera pour finalement refuser mon "Insupportable". Je n'ai pas de regrets, je me devais d'essayer...
Le Val d'Aoste Le lac du Verney 2200m
Le bar J'ai gardé le meilleur pour la fin, sans ironie aucune
L'Isère en aval d'Alberville.Rien qu'à elle seule, l'Isère vaut le déplacement. C'est la rivière des pécheurs d'ombre par excellence où d'immenses gravières succèdent à de puissants courants. Pour le passionné de la péche de l'ombre commun en sèche, c'est exactement ce que je cherchais avec toutefois le même bémol que tout le bassin versant et ses intempestives variations de niveaux . Nous y passerons une très belle après-midi à pécher les gobages sur des poissons de taille correcte. Ne croyez pas les trouver partout, il faudra faire quelques km car les berges ne sont pas souvent accessibles et chercher les "coups à ombres" bien marqués qui ne sont pas légions, mais une fois trouvés les poissons sont bien au rendez vous.
L'Isère à Grésy Ombre de l'Isère Conclusion:Certainement sommes nous passés à coté de quelques choses encore intéressantes mais comme je le disais en préambule, en règle générale la vallée de la Tarentaise est décidément hostile à la pratique de la pêche à la mouche voir même la pratique de la pêche tout court en été, mais je compte bien régler un compte sans tarder en arrière saison...l'Isère le mérite.