J'espère que mon
teaser vous aura mis en appétit.
Je ne vais pas m'étendre sur ce que vous connaissez déjà de la Corse avec son littoral et ses plages paradisiaques...
son maquis...
ses paysages envoûtants...
ses petits villages en balcon accrochés à la montagne
sa charcuterie...
son fromage...
ses ânes...
ses sangliers... (désolé, c'est tout ce que j'ai trouvé
)
ses petites routes sinueuses (les mots sont faibles
) encombrées d'usagers de tout poils...
sa langue et son accent...mais là, je n'ai pas d'images.
Rien de tout cela n'est surfait, galvaudé ou inventé...non, tout cela existe bien mais je ne vais pas vous en parler, et si vous ne connaissez pas, allez y, allez y les yeux fermés (c'est une expression
), vous ne serez pas déçus.
Je ne vous parlerai que de ce qui nous rassemble: ses rivières et ses poissons...je devrai dire "sa rivière", non pas qu'il y en ait qu'une mais parce que c'est la seule rivière "mouchable" que j'ai pu pécher pendant mon séjour. Ma position excentrée ne me permettait pas de pécher les autres si ce n'est au prix d'heures de route. Ces autres rivières que je connaissais déjà (Tavignano et Restonica) pour avoir arpenter le GR20 à une époque que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, quand mes articulations ne sifflaient pas encore la Madelon.
Mon séjour pêche se résumera à trois coups du soir et un bref après-midi vite interrompu par un orage et un lâcher de barrage. Quatre sorties donc sur le Golo, "u Golu" en corse (prononcez "ou golou").
Magnifique rivière au demeurant, longue de 80 bornes qui se jette dans la mer Tyrrhénienne vers Lucianna.
Mes secteurs de pêche, que je n'ai pas eu à chercher grâce aux recommandations d'un ami Corse (de la jambe gauche
), se situent aux alentours de Ponte-Leccia . Pour cette raison vous comprendrez que je n'entrerai pas dans les détails ni les coordonnées GPS des accès. En parlant d'accès, surtout au CDS, il faut bien repérer avant car on ne sort pas n'importe où...le maquis c'est le maquis. Les waders, ou les mollets en l'occurrence, n'apprécient guère.
A voir la topographie des lieux et le profil de la rivière, aucuns doutes, nous sommes bien sur un secteur à salmonidés de première catégorie...des plats entrecoupés de courants baignés d'une eau parfaitement claire, pas trop froide contrairement à ce que je croyais.
La pêche en short est donc tout à fait possible et même recommandée en cette période.
A souligner que les fonds sont propres, dépourvus d'algues ou de mousses. En fait, "propres" n'est pas tout à fait le mot qui convient, mais j'y reviendrai.
Quand à mes parties de pêche, qui, comme je vous le disais se sont résumées à trois CDS.
Trois CDS parfaitement identiques, c'est à dire sans activité si ce n'est 1/2 heure avant la nuit, où quelques gobages éparses et bien trop discrets me permettront de toucher une poignée de poissons à chaque sortie, rien de quoi me rappeler la couleur de mon backing où me limer la bille du Viva. J'ai vite compris qu'il était illusoire d'espérer prendre le moindre poisson tant que le soleil n'était pas couché...tout du moins en sèche. Un soleil d'ailleurs qui ne facilite pas les choses. La rivière sur ces secteurs est orientée plein ouest, le soleil se couche pile-poil dans l'axe de la vallée générant ce double flash éblouissant, rendant les CDS difficiles voir désagréables. Je passais donc mon temps à traverser la rivière pour chercher l'ombre du feuillage et la visibilité tant que le soleil n'était pas complètement couché.
Et la pêche à vue, me direz vous ? Je ne pense pas que c'eut été plus prolifique car je n'ai jamais dérangé ou surpris de poissons dans mes déplacements jusqu'à douter même lors de mes deux premières heures de pêche le premier soir de la présence du moindre poisson dans cette rivière. De là en déduire que la truite Corse serait peut-être un peu Corse...
Ces truites corses les voilà, de taille plutôt moyenne plus Terranéenne que "Macrostygmatées" d'ailleurs... mais je ne rêvais non plus.
Si les truites corses ont tendance à être un peu trop "corses" à mon goût, ne croyez pas que lors de leur brève activité elles vont sauter sur tout ce qui bouge..au placard donc les balayettes à chiotte et les ficelles à figatelli...je l'apprendrai très vite à mes dépends.
L'arachnéen et le microscopique sont de rigueur, quoique rien de bien surprenant à cette période me direz vous.
Que dire de plus si ce n'est que ce pays vaut le déplacement, pour son climat d'abord, ses traditions, ses paysages, ses rivières ensuite, mais surtout son accueil. Les Corses ont le sens de l'hospitalité et de la convivialité, peut-être plus que nulle part ailleurs.
Ce tableau serait bien trop parfait s'il n'y avait pas une ombre et non des moindres.
Comme je vous le disais les rivières sont propres aux premiers abords, propres au sens visuel, je veux parler de l'aspect des fonds, de la clarté de l'eau, vous me comprenez.
Mais les lits sont encombrés de toutes sortes de déchets...et si ce n'était que le lit des rivières.
Les accotements des routes sont dégueulasses et les décharges sauvages légions, tout ça finissant un jour ou l'autre dans la rivière ou sur les plages. Vous ne pouvez vous arrêter dans un virage pour admirer le paysage sans constater ce phénomène récurant. Ce département a un gros, un très gros effort à faire de ce coté là.
Les mauvaises habitudes de la bouteille plastique par la vitre, le frigo jeté dans le ravin et le matelas abandonné au fond du petit chemin sont encore bien trop encrées dans la tradition locale...dommage.
Malgré ce petit bémol, la Corse est et restera toujours un pays à risque, le risque d'y aller...et ne plus vouloir en revenir.